juillet 18th, 2015

Ne supportant plus d’être liée à un éjaculateur précoce, elle s’avisa d’en divorcer après qu’il fit un AVC qui le laissa diminué, puis s’empressa de le reprendre immédiatement pour amant, ayant ainsi transformé un mari lamentable en amant ex et lent.

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janvier 4th, 2013

Je n’aime pas ranger.

J’ai besoin de mon bordel autour de moi.

De toute façon, j’ai beau faire, il revient toujours.

Toujours le même. Et je ne sais pas comment il fait pour revenir à l’identique.

Pourquoi ai-je toujours des piles-bouton sur mon bureau ? Je n’en ai nul usage, pourtant, il y en a toujours au moins une paire qui traîne. Et ces clefs ? Je n’ai nul idée de la porte u’elles peuvent ouvrir. Pourtant elles sont là. Les cordons informatiques, une pince à linge, le laser à chat, tout ça a une raison pour être là. Mais le reste ?

J’ai besoin de mon bordel pour me sentir bien. Les trombones, les stylos, les cartouches pour un stylo que j n’utilise pas, tout ça marque ma place.

Je déteste ranger.

Des fois, je ne peux pas faire autrement, alors je met les piles boutons dans une petite boîte, avec d’autres dont je n’ai pas l’usage, les trombones dans une autre, les stylos dans leur pot à crayons. Je jette, je dégage, au bout du compte, c’est net, propre, impersonnel. Chiant, quoi.

Je déteste ranger.

Le reste de mon bureau est une longue accumulation. De livres, de revues, de journaux, d’ordinateurs périmés en attente de trouver une destination. On dirait pas, mais ça prend de la place. Deux iMac G3 hors d’usage, un bondi blue et un sauge, un performa 5400 noir, un imac G5 20 pouces sans alimentation, un G3 beige, un G4 format oreiller, une carcasse de PC 68000 AT de marque indéfinie qui me servait de rack pour périphériques scsi,  deux moniteurs Apple, un 12 pouces et un 13 pouces,  Une unité centrale P4 entièrement assemblée de mes blanches main, une autre unité centrale Acer, deux ensembles caisson de basses-enceintes. Et ça ne compte pas les quelques machines effectivement en service. Le vieux portable 17 pouces qui sert de télé, le fixe pour travailler, avec ses deux écrans et le netbook 12 pouces pour les déplacements. Et le mac mini qui fait serveur.

Je déteste ranger.

J’ai des tiroirs pleins de cartes mères, de cartes réseau, de cartes graphiques, de nappes, de disques durs, d’alimentations. Mais aussi de dossiers traités, de fascicules de stages de quand je faisais des formations, de listes de stagiaires, échangées en fin de séminaire,  avec leur mail et leur téléphone.

Je déteste ranger.

 

L’autre jour j’ai reçu un coup de fil d’une amie.

On parle de choses et d’autres, des problèmes dans son boulot, du chat, des mérites comparés du pal et de la guillotine pour éradiquer les cons.

Et puis je lui demande si elle a des nouvelles de la biopsie dont elle attendait les résultats.

C’est un cancer du sein. Stade 2. Donc normalement, opérable sans souci.

Je peste contre cette saloperie de crabe.

Et là, elle me dit tout doucement.

Mais je ne veux dire à personne que j’ai le cancer. Je suis désolée d’ailleurs que tu le saches, je ne veux pas embarrasser mes amis. D’ailleurs, je suis beaucoup moins angoissée depuis que je le sais. J’ai toujours eu du mal avec la vie. Cela m’arrange. Sérieux. J’ai pris ma décision il y a longtemps déjà, au moment d’une présomption (non fondée) de cancer des os, je refuse tout soin sauf le moment venu contre la douleur.

Et là je reste assommé.

Alors depuis, je range.

J’ai sorti une cinquantaine de kilos de papier, autant de matériel informatique divers; des sacs de câbles et cordons, une vieille imprimante A3. Mais pas le performa 5400 avec le bout de scotch sur le récepteur infrarouge pour qu’il ne réagisse pas à chaque fois qu’une télécommande Sony était utilisée à côté de lui.

Je range.

J’ai mis deux imprimantes, les imacs G3 et G4, et quelques kilos de disquettes à la cave.

Je range.

J’ai retrouvé mon vieux QuickTake 100, et la carte mémoire de 4 Mégas qui allait sur un portable Tosiba a écran monochrome.

Je range.

Je mets les piles boutons dans une boîte, les trombones dans une autre, les stylos dans les pots à crayons.

Je range.

Et quand il n’y aura plus rien à ranger, je pleurerai.

 

 

 

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juillet 24th, 2012

Après La Fontaine et Gérard de Nerval, il n’y avait pas de raison pour que Victor Hugo n’y passe pas à son tour.

Voici donc une version réactualisée d' »Après la bataille ». Pour mémoire, la version originale est à la fin.

Après la castagne.

Mon daron, un vrai mâle, qu’avait du poil aux pattes
Avec l’ami biffin, un aminche, une bonne pâte
Un qu’avait des roustons, et pas feignant du mètre
Se cavalait à bidet, après qu’on vienne de s’y mettre
Une peignée vespérale, su’le plancher des cadav’.
Il esgourdit un brâme, un cui-cui dans la cave
C’était un espinguoin d’chez les crétins d’en face
Pissant du raisiné et bavant d’la morvasse
Piaillant, moulu, séca, et presque de cujus(*).
« d’la flotte, du jaja, le coup d’l’étrier »
Le pater, une vraie quille, fila au galoné
Sa nourice d’Adam(**), du cent pour cent pur jus
« Ziwa, file-z-y un coup à la demi charogne »
Subito, comm’ l’biffin lui tendait le nectar
L’autre cave, un rebeu des faubourgs d’zanzibar
Défouraille son tu-tues qu’il avait dans la pogne
Et pointe le daron en braillant « Mort aux vaches »
Le kébour fit un tour et finit dans la mâche
Le bidet eut les foies et dansa la polka
File-z-y q’même son gorgeon, qu’y-z-y dit mon papa
(*) De cujus : pudeur de notaire, qui, en droit
des successions ne parle jamais du mort, mais du de cujus,
littéralement « celui dont il est question ».

(**) Adam : jeu de mot traditionnel avant l’invasion du
ouisqui qui donnait au premier verre de rhum de la
journée le nom d’Adam, qui lui aussi était le premier homme.

Version originale :

Après la bataille


Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait:  » A boire! à boire par pitié !  »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé.  »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: « Caramba!  »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
 » Donne-lui tout de même à boire « , dit mon père.

Victor Hugo, 18 juin 1850, La légende des siècles, Le temps présent.

 

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juin 22nd, 2012

Il faut le tuer

Tuer ce corbeau hantant

Hantant mes doux esprits

Doux esprits romantiques

Romatiques comme la grêle

Grêle luisante dans cette rue

Rue sombre de mon coeur

Coeur d’un couple amoureux

Amoureux de la vie

Vie si heureuse

Nous aimant

Nous haïssant

Nous trahissant

Nous prometant

Et nous offrant

Ce poême.

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juin 17th, 2012

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on se fait quand même un peu chier dans les manifs. Et marcher en chantant, ça ouvre l’appétit. Sans oublier les braves policiers des SDIG qui s’ennuient à cent sous de l’heure en entendant les mêmes chansons que lors des 397 manifs précédentes.

Il était donc plus que temps de moderniser un peu les chants traditionnels afin de leur donner un côté plus roboratif.

Voici donc l’ébauche d’une version moderne de l’Internationale, qu’Eugène Potier n’aurait sans doute pas désapprouvée.

Debout ! Leerdamer et Gruyère
Debout ! Rigotte de Pélussin
La Raclette fond, levons nos verres :
C’est l’éruption de la faim.
Du dessert faisons table rase
Fourme d’Ambert, debout ! debout !
Le repas va changer de base :
Nous avons faim, mangeons tout !

Refrain
C’est la lutte, Gougère
Groupons nous et demain
L’Interfromagère
Calmera notre faim.

Il n’est pas de Munsters suprêmes :
Ni dieu, ni caprice, ni Autun,
Producteurs, mangeons tout nous-mêmes !
Décrétons le Salers commun !
Pour que le Camenbert démoule,
Que l’Epoisse s’affine à l’armagnac
De Lille, chérissons la Boule,
Au Chavroux, sortons le Cognac !

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juin 13th, 2012

Il s’agit ici d’un texte à contrainte. Les mots à utiliser, dus à @cecileroriguez étaient décapsuler – soleil – bisounours – pépinière et RCT. Pour toute réclamation, prière de vous adresser à elle.


« Longtemps, je me suis touchée deux bonnes heures ». Poussant un soupir à mi-chemin entre l’exaspération et la lassitude, Céline reposa le manuscrit sur le banc après avoir annoté en rouge sur la première page « Sapho au pays des Bisounours. Envoyer au rewriting ». Souvent, elle se disait que son passé de prof de lettres la poursuivrait jusqu’à la tombe.

Cette idée la fit sourire. Elle se demanda si ses anciens élèves savaient qu’à présent elle dirigeait une petite maison d’édition spécialisée dans les romans à l’eau de rose pour lesbiennes, et si oui, quelle pouvait bien être leur réaction, puis décida qu’elle s’en fichait.

Sur le terrain, le match était arrêté. L’arbitre désigna les poteaux.

La demi d’ouverture courut chercher le tee sur le bord du terrain. Ici, ce n’était ni le stade, ni le RCT où une maquette radio commandée apportait l’accessoire. De toute façon, vu l’état du terrain, l’engin aurait bien été incapable d’arriver à bon port sans se renverser. Regardant revenir la joueuse, Céline ressentit une bouffée d’émotion l’envahir, ce n’était pas qu’une demi, c’était sa demi, sa moitié. D’ailleurs, si ça n’avait été pour elle, jamais elle ne serait venue s’asseoir en plein soleil sur un banc d’une propreté douteuse au bord d’un terrain miteux gentiment mis à disposition des féminines par l’équipe première, et qu’il fallait partager avec le centre de formation, la pépinière des futures vedettes. Les petits cons avaient arrêté de les prendre de haut le jour où les filles leur avaient passé 40 points et 5 essais. Faut bien dire aussi que le jeune mâle ne sait plus faire un plaquage haut quand il se retrouve face à une paire de seins, alors que les filles, elles, n’hésitent pas à découper un première ligne qui se trouve malencontreusement placé sur leur trajet.

La demi s’élança. Le ballon fila dans les airs en direction des poteaux, mais une saute de vent le fit dévier au dernier moment. L’arbitre siffla, le match était perdu.

Carole accourut, luisante de transpiration.

  • Tu es repoussante, ma chérie.
  • J’espère que tu as pris de quoi décapsuler une bouteille, je meurs de soif.
  • Non, mais j’ai mieux à te proposer, dit Céline, détachant la crinière de Carole.

Elle posa ses lèvres sur celles de Carole, et l’embrassa longuement.

  • Viens, on rentre, j’ai trop envie.
  • File prendre ta douche, il est hors de question que tu montes dans ma voiture dans cet état.
  • Méchante.
  • Allez, file, plus vite tu auras fini, plus vite on sera à la maison.

Carole partit en courant, ses cheveux défaits au vent.

Céline regardait les fesses de Carole. Cette petite, comme on dit chez moi, quand elle marche, elle a le cul qui chante, et ce n’est pas une chanson triste. Elle ramassa ses affaires, jeta le manuscrit quelque part dans son immense sac, rajusta ses lunettes de soleil et se dirigea vers la voiture. La troisième mi-temps s’annonçait bien, autant éviter de perdre plus de temps.

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mai 4th, 2012

Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit de l’article 222-33 du Code pénal (Décision n° 2012-240 QPC du 04 mai 2012), le Conseil constitutionnel vient de déclarer celui-ci contraire à la constitution.

L’article 222-33, qui définissait le délit pénal de harcèlement sexuel, disparaît donc à partir d’aujourd’hui du Code pénal.

Cette décision est motivée par la rédaction de cet article. Le législateur devra donc le réécrire de façon plus précise. En effet, le Conseil a considéré qu’en punissant « le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle » sans définir précisément les éléments constitutifs de ce délit, « méconnaissait le principe de légalité des délits et des peines ainsi que les principes de clarté et de précision de la loi, de prévisibilité juridique et de sécurité juridique ».

Il manquait dans cet article la définition des éléments constitutifs de l’infraction. De par son imprécision, le législateur a ouvert grand la porte à la censure du Conseil constitutionnel.

Quelles vont être les conséquences de cette décision ?

En premier lieu, il est fort à craindre que toutes les actions pénales en cours du chef de harcèlement sexuel sur le fondement du 222-33 ne soient condamnées à l’échec, sauf à ce que le ministère public arrive à trouver une autre qualification juridique pour les mêmes faits.

En effet, l’infraction disparaissant, on ne peut donc plus poursuivre de ce chef les faits commis antérieurement. Néanmoins, pour le moment subsiste encore l’article L.1155-2 du code du travail qui punit le harcèlement sexuel au travail d’une peine de 1 an d’emprisonnement et 15 000 € d’amende. Il n’y a donc que le montant de l’amende qui change par rapport au 222-33 du code pénal. Néanmoins, cet article, s’il a le mérite d’exister, souffre de la même malfaçon que son équivalent du code pénal, et ne s’applique que pour les salariés. Les faits commis en dehors de l’entreprise ne sont donc pas couverts. Ainsi, cet article ne pourra pas s’appliquer pour des harcèlements à l’encontre d’un fonctionnaire.

On espère qu’une circulaire de la chancellerie donnera des indications et des instructions aux parquets pour tirer les conséquences de cette décision et tenter de sécuriser les procédures pénales en cours. Par exemple, en incitant les procureurs à viser désormais des faits de harcèlement moral.

En second lieu, cette décision n’affecte pas les actions entreprises au civil, devant les prud’hommes (ou devant le TA pour les fonctionnaires), afin de faire sanctionner civilement des faits de harcèlement sexuel. Celui-ci est encore défini par les articles L.1153-1 et suivant du Code du travail pour les salariés, et par l’article 6 Ter de la loi 83-634 pour les fonctionnaires.


Mais, au-delà du seul harcèlement sexuel, il st à craindre que d’autres délits du droit pénal du travail se voient pour le même motif d’imprécision, faire l’objet d’une QPC devant le Conseil constitutionnel.

Maintenant que le juge constitutionnel a ouvert la porte, il est évident que ce moyen de défense va être utilisé par les employeurs.

On peut s’attendre à ce que l’article 222-33-2 du Code pénal, définissant le délit de harcèlement moral, soit le prochain à sauter.

« Le fait de harceler autrui par des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. »

Au-delà, on peut craindre très fortement pour les délits d’entrave.

Quasiment aucune des définitions des délits d’entrave ne donne les éléments constitutifs de l’infraction, justement parce que la logique du législateur était de pouvoir sanctionner toutes les formes d’agissements empêchant le fonctionnement normal de l’institution protégée.

Entrave au droit syndical : Article L2146-1

Le fait d’apporter une entrave à l’exercice du droit syndical, défini par les articles L. 2141-4, L. 2141-9 et L. 2141-11 à L. 2143-22, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Entrave au comité d’entreprise : Article L2328-1

Le fait d’apporter une entrave soit à la constitution d’un comité d’entreprise, d’un comité d’établissement ou d’un comité central d’entreprise, soit à la libre désignation de leurs membres, soit à leur fonctionnement régulier, notamment par la méconnaissance des dispositions des articles L. 2324-3 à L. 2324-5 et L. 2324-8, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Entrave au comité de groupe : Article L2335-1

Le fait de ne pas constituer et réunir pour la première fois un comité de groupe dans les conditions prévues aux articles L. 2333-5 et L. 2334-3 ou d’apporter une entrave soit à la désignation des membres d’un comité de groupe, soit au fonctionnement régulier de ce comité, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Entrave au comité d’entreprise européen : Article L2346-1

Le fait d’apporter une entrave soit à la constitution d’un groupe spécial de négociation, d’un comité d’entreprise européen ou à la mise en œuvre d’une procédure d’information et de consultation, soit à la libre désignation de leurs membres, soit à leur fonctionnement régulier, notamment par la méconnaissance des articles L. 2342-1 à L. 2342-7 et L. 2343-1, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Entrave au comité de la société européenne : Article L2355-1

Le fait d’apporter une entrave soit à la constitution d’un groupe spécial de négociation ou d’un comité de la société européenne mis en place ou non par accord, soit à la libre désignation de leurs membres, soit à leur fonctionnement régulier est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Entrave au comité de la société coopérative européenne : Article L2365-1

Le fait d’apporter une entrave soit à la constitution d’un groupe spécial de négociation ou d’un comité de la société coopérative européenne mis en place ou non par accord, soit à la libre désignation de leurs membres, soit à leur fonctionnement régulier est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Dans tous ces articles, on parle d’entrave sans à aucun moment en donner la définition. IL semble donc fort probable que, si le Conseil constitutionnel est saisi d’une QPC les concernant, il les déclarera inconstitutionnels.

Entrave au CHSCT : Article L4742-1

Le fait de porter atteinte ou de tenter de porter atteinte soit à la constitution, soit à la libre désignation des membres, soit au fonctionnement régulier du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, notamment par la méconnaissance des dispositions du livre IV de la deuxième partie relatives à la protection des représentants du personnel à ce comité, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

C’est ici l’adverbe notamment qui va poser problème. S’il est là, c’st bien la preuve que la définition des éléments constitutifs de l’infraction n’est pas précise.

Entrave aux délégués du personnel : Article L2316-1

Le fait de porter ou de tenter de porter atteinte à la libre désignation des délégués du personnel ou à l’exercice régulier de leurs fonctions est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

L’inconstitutionnalité est moins probable dans d’autres cas :

Licenciement du Délégué Syndicall : Article L2431-1

Le fait de rompre le contrat de travail d’un délégué syndical ou d’un ancien délégué syndical en méconnaissance des dispositions relatives à la procédure d’autorisation administrative prévues par le présent livre est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Le fait de transférer le contrat de travail d’un salarié mentionné au premier alinéa compris dans un transfert partiel d’entreprise ou d’établissement, en méconnaissance des dispositions relatives à la procédure d’autorisation administrative, est puni des mêmes peines.

Licenciement du Délégué du Personnel: Article L2432-1

Le fait de rompre le contrat de travail d’un salarié délégué du personnel, candidat à cette fonction, ancien délégué, ou d’un salarié ayant demandé l’organisation d’élections pour la désignation de délégués, en méconnaissance des dispositions relatives à la procédure d’autorisation administrative prévues par le présent livre, est puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros.

Le fait de transférer le contrat de travail d’un délégué du personnel compris dans un transfert partiel d’entreprise ou d’établissement, en méconnaissance des dispositions relatives à la procédure d’autorisation administrative, est puni des mêmes peines.

Le délit de travail dissimulé est lui détaillé dans un titre entier du Code du travail (Huitième partie, livre 2, titre 2, articles L8221-1 et suivants) et comporte des définitions suffisamment précises pour ne pas risquer la censure du Conseil constitutionnel.

Néanmoins, on peut s’attendre à une tempête sur les délits prévus dans le Code du travail.

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Posted in Le monde comme il va |
avril 21st, 2012

Il était une fois une petite fille qui n’avait pas de nom et qui vivait dans une famille très, très pauvre. Elle ne se trouvait pas heureuse. Elle reçut pour son anniversaire une baguette de pain.

Un soir, elle s’enfuit de sa maison, sous les yeux de ses parents encore éveillés, mais qui s’en fichaient. La petite fille avait un but précis. Plutôt que de ne pas bouger, avoir des crampes et mendier, elle préférait marcher. Marcher tout droit, sans jamais changer de direction et vivre en s’alimentant de la baguette.

Un jour, elle rencontra par malheur un mur, trop haut pour l’escalader. Elle se dit que peut-être en grandissant, elle pourrait un jour passer le mur d’un simple pas. Alors elle attendit assise contre le mur. Sa baguette commençait à devenir toute petite. C’est là où elle réalisa qu’elle ne grandissait pas, et que sa baguette ne la nourrirait pas plus d’un mois. Elle pleura. La tête sur ses genoux, les bras enveloppant ses jambes.

Tout à coup, elle entendit un petit bruit d’oiseau qui était très proche d’elle. Elle leva la tête et le vit. Le petit oiseau la regardait avec envie.

– Que fais-tu ici? demanda le petit oiseau.

– Je dois traverser le mur, mais je suis trop petite, répondit-elle.

– Tu n’as qu’à le contourner.

– Je ne peux pas.

– Pourquoi ?

– Je me suis dit que je devais marcher toute ma vie en allant tout droit. C’est mon arrière-grand-père qui me l’avait conseillé avant de mourir alors que je n’avais que 4 ans : « Dans ta vie, choisis un chemin, ne change jamais, mais prends le bon. ». Et je n’ai que ce quignon de pain qui me reste pour me nourrir.

– Je comprends mieux. Moi et ma famille sommes en manque de nourriture. Si tu nous donnes ton quignon de pain, nous te transporterons derrière ce mur et tu pourras continuer ta route.

Elle accepta. Le petit oiseau s’envola et revint bientôt avec un grand nuage d’oiseaux derrière lui. La petite fille leur donna le quignon de pain. Aussitôt fait, les oiseaux la prirent par les manches de son tricot troué et la voilà dans le ciel avec eux. C’était le bonheur absolu.

Derrière ce mur se cachait un immense champ de coquelicots. Le soleil se reflétait dans ses yeux. La petite fille atterrit délicatement et tous les oiseaux partirent, sauf un. C’était celui qui l’avait découverte. Elle reprit sa marche. Petit oiseau sur son épaule. Elle était heureuse pour la première et dernière fois de sa vie. Tout à coup, la petite fille tomba raide, blême d’épuisement. Le petit oiseau sauta de son épaule et se mit à terre. Il vit la petite fille allongée sur les fleurs. Soudain, son corps se mit à disparaître petit à petit. Bien vite, il ne resta plus qu’un petit cœur rouge. Il lui poussa quatre petites tiges doucement. Deux devinrent des bras, terminés par deux adorables petites mains. Ainsi que deux petites jambes, au bout desquelles se trémoussèrent huit petits orteils. Le cœur se releva et marcha. Le petit oiseau interloqué continua son chemin avec le petit cœur dans le magnifique champ de coquelicots.

Bientôt ils s’assirent tous deux au bord de la mer et regardèrent le soleil couchant.

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Posted in Révélations |
avril 19th, 2012

Rappel : le principe des textes classés dans la catégorie Garbage collector veut que chaque texte soit inspiré par une chanson, l’ensemble des textes devant former un tout cohérent. Dans ma mesure du possible, la chanson est incluse en fin de texte. N’oubliez donc pas de commencer par le chapitre I au risque de ne pas tout comprendre.

Il existe plusieurs façons de sortir du sommeil. Certaines sont plus désagréables que d’autres. Pour les agréables, je laisse le soin à votre imagination de compléter le catalogue qui va de l’odeur du café chaud servi au lit à la caresse d’une bouche juste là. Voire en dessous. Un peu plus à gauche. Oui, là hmmm.

Restent les désagréables. Parmi celles-ci, et classées par ordre d’horreur croissante, on trouve successivement :

  • Le chat qui s’est mis en tête de jouer avec vos orteils. Le jeu consistant pour lui à y planter successivement griffes et dents. Lorsqu’il s’agit d’un jeune chat, c’est mieux encore, car griffes et dents sont acérées comme des aiguilles.
  • Le chien fou qui bondit sur le lit et se met à vous lécher la figure reste un classique parfois détrôné par la version « gosse avec pistolet à eau ».
  • Mention spéciale pour le gosse qui entre triomphalement dans la chambre en brandissant la bouteille de {javel|désherbant|Tabasco} dont il vient de s’enfiler une lampée, en disant « a brûle » de la petite voix de celui qui sait avoir fait une bêtise. Le temps d’ouvrir péniblement l’œil, d’apercevoir la bouteille, et on se retrouve aux urgences pédiatriques avant d’avoir compris dans quel sens enfiler son futal.
  • La plus désagréable reste sans conteste le seau d’eau. Dans la version classique, il s’agit d’eau froide, mais certains pervers utilisent de l’eau brûlante ou tout autre liquide préalablement porté à une température variant entre horriblement douloureux et brûlure au troisième degré.
  • Et, enfin, vous avez les bénis des Dieux, les bienheureux qui ont la chance d’en cumuler plusieurs à la fois.

Il y a toujours eu une catégorie spéciale pour ceux-là.

Pas les demi-dieux ou héros antiques poursuivis par le destin, les Achille, les Œudipe, les Antigone. Ceux-là, on les plaint, on disserte sur leur vie, on en fait des thèses ou des pièces de théâtre. Au fond, on les envie un peu, même s’ils en on chié méchant. Mais on n’en rit pas. 

Non, je parle de la catégorie de ceux qui se prennent toutes les petites merdes du quotidien dans la tronche. Ceux pour qui le réveil ne sonne pas le matin d’un entretien d’embauche parce qu’il y a eu une micro coupure de courant de quelques millisecondes qui a remis le réveil à zéro. ; ceux qui vont croiser la route d’un vol de pigeons diarrhéiques en allant au premier rendez-vous avec la femme de leur vie ; ceux qui vont immanquablement poser le pied sur l’unique oursin dont la présence n’était plus attestée sur ce littoral depuis la grande invasion des profanateurs de plage de 1936.

Vous voyez, ceux-là.

Ceux qui savent que, quel que soit le jour de la semaine, du dimanche au samedi,  il existe quelque part dans l’univers une merde qui attend qu’ils passent pour leur tomber sur le coin de la gueule.

Eh bien c’est moi ! C’est tout moi. C’est absolument moi.

PUTAIN DE MERDE !

J’ai poussé un hurlement, je ne sais plus bien lequel. Le second réflexe a été de sauter hors du lit pour échapper à la brûlure. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de vous lever en sursaut avec un chien de 25 kilos affalé sur votre poitrine en train de vous lécher la frite après avoir renversé le bol de café brûlant, mais le poids du chien contrarie assez le mouvement. Surtout si en même temps le greffier, surpris par une activité soudaine alors qu’il s’amusait tranquillement en profite pour vous allonger un grand coup de griffe sur les arpions. Pas qu’il n’ait rien contre vos pieds, mais bon, y zavaient qu’à ne pas se trouver là au moment où sky fallait pas.

Putain de bordel de merde c’est quoi ce souk. Troll, dégage.

J’ai réussi à repousser le chien et à me lever, à loilpé et sur un pied. Une mare de café finissait d’imprégner les draps. Calamity était pliée de rire.

  • Et vous trouvez ça drôle vous.
  • Ben oui pourquoi ? Faut pas ? Ça m’apprendra à te porter le p’tit dej au paddock. Dites donc, cher monsieur, est-ce vraiment une tenue convenable pour recevoir une jeune fille pudique et réservée? En tout cas, ya pas à dire, tu tiens encore la forme pour ton âge, dit-elle en lorgnant d’un œil intéressé.

« Tu sais ce qu’il te dit mon âge ? » lui ai-je lancé en me dirigeant à cloche-pied vers la salle de bain.

Bon, l’avantage des salles de bains est qu’on y est relativement tranquille – à la seule condition d’être célibataire et sans enfants, et que le passage sous la douche permet généralement de résorber les tumescences intempestives. Pour le reste, il faut bien avouer que les possibilités d’y trouver de quoi s’habiller sont relativement réduites. J’ai donc drapé ma dignité, ou du moins ce qu’il m’en restait, dans la serviette et regagné la chambre. Calamity avait retiré les draps tachés et la machine à laver était déjà en route.

  • Ave Caesar, cafeturi te salutant.

J’ai grogné un truc indistinct et me suis juché sur un tabouret après avoir abrité ma pudeur sous un boxer.

  • Tiens, je t’ai refait du café. Entre maman et toi, ça fait la troisième cafetière que je prépare ce matin. Dis donc, tu t’es mis au régime ? T’avais pas un cul comme ça avant.
  • On ne t’a jamais dit que les jeunes filles n’étaient pas censées remarquer ce genre de choses ?
  • Mon œil. Vous les mecs passez votre temps à mater tout ce qui passe, alors, mes excuses monseigneur, mais je ne vais pas me gêner pour en faire autant.
  • Oui, ben pas touche, je suis ton père, alors bas les pattes et pose les yeux ailleurs. Va jouer avec ceux te ton âge.
  • J’me fais chier avec les gugusses de mon âge. Une fois qu’ils ont fini de s’exciter entre eux sur le dernier jeu vidéo à la con et de se vanter des filles qu’ils n’auront pas, il n’y a rien à en tirer. Si j’ose dire. T’aurais pas plutôt un de tes copains à me présenter, dans les 40-45 ans, un qui s’entretient, avec un p’tit cul des épaules larges et un larfeuille qui soit pas aussi plat que le l’encéphalogramme du teckel de Britney Spears ?
  • Tu ne veux pas que je joue les marieuses non plus ? T’as qu’à te démerder la Pustule, je ne suis pas là pour t’aider à assouvir ta libido dopée par un afflux d’œstrogènes pré pubère.
  • Tant pis, au moins j’aurai essayé. Des fois que t’aurais pas remarqué, tes vêtements sont sur la chaise.
  • Je suis encore capable de choisir mes fringues tout seul.
  • Gna gna gna. Allez bouge papy, on va à l’hosto.
  • Eh, j’aimerais bien qu’on me laisse choisir tout seul ce que je veux faire.
  • Non, là t’as pas le choix, tu te magnes et tu caltes, et si t’essayes de faire semblant de penser que t’as pas envie d’y aller, je te jure que je ne t’adresserai plus jamais la parole.

Marie s’était redressée, poings serrés, J’ai compris que je n’avais qu’un seul choix. Et encore, à condition de mettre les pouces tout de suite, elle ne me pardonnerait pas de tarder à capituler.

  • Eh, calmos la Pustule, je n’ai pas dit que je ne voulais pas y aller, c’est sur la forme que je proteste.
  • Oui, ben tu l’avais suffisamment tout à l’heure la forme. Alors maintenant que t’es en état de rentrer dans ton falzar, tu te sapes et on décolle.

À Part grommeler, et encore pas trop fort, je n’avais plus qu’à en passer par ses 4 volontés. Dix minutes après, elle s’installait dans la voiture, lunettes de soleil sur le pif.

  • Dis, on peut s’arrêter cinq minutes pour acheter des fleurs ?
  • Ah ben quand même, je me demandais si tu allais y penser. Tu me laisseras les choisir ?
  • Yeap, comme d’hab, tu décides, tu choisis, je paye.
  • C’est pour ça qu’on t’aime, tu ne savais pas ?
  • Je me posais la question, mais si tu le dis ça doit être vrai.
  • Connard.

Elle a prononcé le dernier mot d’une toute petite voix de petite fille et a posé la tête sur mon épaule. Il m’a fallu un moment pour réaliser qu’elle pleurait. Je me suis garé sur le côté et je l’ai serrée contre moi. Ne pleure pas petit chat, ça va aller, elle va s’en sortir, on va s’en sortir tous ensemble.

C’est quand nous sommes repartis que je me suis aperçu que j’avais pleuré aussi. Je me suis senti tout con. Ce qui m’a ramené à la normale vu que c’est la sensation que j’éprouve le plus souvent.

Largement plus souvent que de me sentir intelligent.

Ça ne vous fait pas ça à vous ?

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Posted in Garbage collector |
avril 10th, 2012

D’un client, un beau jour, une jeune Thaïlandaise

Serveuse de son état, voulu faire l’addition.

Bondissant sur la caisse, la patronne, forte Landaise

De son corps fit rempart, cuisante humiliation

Moralité : C’est pas la Thaï qui compte.

 

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