Archive for avril, 2012

La fillette au cœur coquelicot

samedi, avril 21st, 2012

Il était une fois une petite fille qui n’avait pas de nom et qui vivait dans une famille très, très pauvre. Elle ne se trouvait pas heureuse. Elle reçut pour son anniversaire une baguette de pain.

Un soir, elle s’enfuit de sa maison, sous les yeux de ses parents encore éveillés, mais qui s’en fichaient. La petite fille avait un but précis. Plutôt que de ne pas bouger, avoir des crampes et mendier, elle préférait marcher. Marcher tout droit, sans jamais changer de direction et vivre en s’alimentant de la baguette.

Un jour, elle rencontra par malheur un mur, trop haut pour l’escalader. Elle se dit que peut-être en grandissant, elle pourrait un jour passer le mur d’un simple pas. Alors elle attendit assise contre le mur. Sa baguette commençait à devenir toute petite. C’est là où elle réalisa qu’elle ne grandissait pas, et que sa baguette ne la nourrirait pas plus d’un mois. Elle pleura. La tête sur ses genoux, les bras enveloppant ses jambes.

Tout à coup, elle entendit un petit bruit d’oiseau qui était très proche d’elle. Elle leva la tête et le vit. Le petit oiseau la regardait avec envie.

– Que fais-tu ici? demanda le petit oiseau.

– Je dois traverser le mur, mais je suis trop petite, répondit-elle.

– Tu n’as qu’à le contourner.

– Je ne peux pas.

– Pourquoi ?

– Je me suis dit que je devais marcher toute ma vie en allant tout droit. C’est mon arrière-grand-père qui me l’avait conseillé avant de mourir alors que je n’avais que 4 ans : « Dans ta vie, choisis un chemin, ne change jamais, mais prends le bon. ». Et je n’ai que ce quignon de pain qui me reste pour me nourrir.

– Je comprends mieux. Moi et ma famille sommes en manque de nourriture. Si tu nous donnes ton quignon de pain, nous te transporterons derrière ce mur et tu pourras continuer ta route.

Elle accepta. Le petit oiseau s’envola et revint bientôt avec un grand nuage d’oiseaux derrière lui. La petite fille leur donna le quignon de pain. Aussitôt fait, les oiseaux la prirent par les manches de son tricot troué et la voilà dans le ciel avec eux. C’était le bonheur absolu.

Derrière ce mur se cachait un immense champ de coquelicots. Le soleil se reflétait dans ses yeux. La petite fille atterrit délicatement et tous les oiseaux partirent, sauf un. C’était celui qui l’avait découverte. Elle reprit sa marche. Petit oiseau sur son épaule. Elle était heureuse pour la première et dernière fois de sa vie. Tout à coup, la petite fille tomba raide, blême d’épuisement. Le petit oiseau sauta de son épaule et se mit à terre. Il vit la petite fille allongée sur les fleurs. Soudain, son corps se mit à disparaître petit à petit. Bien vite, il ne resta plus qu’un petit cœur rouge. Il lui poussa quatre petites tiges doucement. Deux devinrent des bras, terminés par deux adorables petites mains. Ainsi que deux petites jambes, au bout desquelles se trémoussèrent huit petits orteils. Le cœur se releva et marcha. Le petit oiseau interloqué continua son chemin avec le petit cœur dans le magnifique champ de coquelicots.

Bientôt ils s’assirent tous deux au bord de la mer et regardèrent le soleil couchant.

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Chapitre VI – Absolutely Me

jeudi, avril 19th, 2012

Rappel : le principe des textes classés dans la catégorie Garbage collector veut que chaque texte soit inspiré par une chanson, l’ensemble des textes devant former un tout cohérent. Dans ma mesure du possible, la chanson est incluse en fin de texte. N’oubliez donc pas de commencer par le chapitre I au risque de ne pas tout comprendre.

Il existe plusieurs façons de sortir du sommeil. Certaines sont plus désagréables que d’autres. Pour les agréables, je laisse le soin à votre imagination de compléter le catalogue qui va de l’odeur du café chaud servi au lit à la caresse d’une bouche juste là. Voire en dessous. Un peu plus à gauche. Oui, là hmmm.

Restent les désagréables. Parmi celles-ci, et classées par ordre d’horreur croissante, on trouve successivement :

  • Le chat qui s’est mis en tête de jouer avec vos orteils. Le jeu consistant pour lui à y planter successivement griffes et dents. Lorsqu’il s’agit d’un jeune chat, c’est mieux encore, car griffes et dents sont acérées comme des aiguilles.
  • Le chien fou qui bondit sur le lit et se met à vous lécher la figure reste un classique parfois détrôné par la version « gosse avec pistolet à eau ».
  • Mention spéciale pour le gosse qui entre triomphalement dans la chambre en brandissant la bouteille de {javel|désherbant|Tabasco} dont il vient de s’enfiler une lampée, en disant « a brûle » de la petite voix de celui qui sait avoir fait une bêtise. Le temps d’ouvrir péniblement l’œil, d’apercevoir la bouteille, et on se retrouve aux urgences pédiatriques avant d’avoir compris dans quel sens enfiler son futal.
  • La plus désagréable reste sans conteste le seau d’eau. Dans la version classique, il s’agit d’eau froide, mais certains pervers utilisent de l’eau brûlante ou tout autre liquide préalablement porté à une température variant entre horriblement douloureux et brûlure au troisième degré.
  • Et, enfin, vous avez les bénis des Dieux, les bienheureux qui ont la chance d’en cumuler plusieurs à la fois.

Il y a toujours eu une catégorie spéciale pour ceux-là.

Pas les demi-dieux ou héros antiques poursuivis par le destin, les Achille, les Œudipe, les Antigone. Ceux-là, on les plaint, on disserte sur leur vie, on en fait des thèses ou des pièces de théâtre. Au fond, on les envie un peu, même s’ils en on chié méchant. Mais on n’en rit pas. 

Non, je parle de la catégorie de ceux qui se prennent toutes les petites merdes du quotidien dans la tronche. Ceux pour qui le réveil ne sonne pas le matin d’un entretien d’embauche parce qu’il y a eu une micro coupure de courant de quelques millisecondes qui a remis le réveil à zéro. ; ceux qui vont croiser la route d’un vol de pigeons diarrhéiques en allant au premier rendez-vous avec la femme de leur vie ; ceux qui vont immanquablement poser le pied sur l’unique oursin dont la présence n’était plus attestée sur ce littoral depuis la grande invasion des profanateurs de plage de 1936.

Vous voyez, ceux-là.

Ceux qui savent que, quel que soit le jour de la semaine, du dimanche au samedi,  il existe quelque part dans l’univers une merde qui attend qu’ils passent pour leur tomber sur le coin de la gueule.

Eh bien c’est moi ! C’est tout moi. C’est absolument moi.

PUTAIN DE MERDE !

J’ai poussé un hurlement, je ne sais plus bien lequel. Le second réflexe a été de sauter hors du lit pour échapper à la brûlure. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de vous lever en sursaut avec un chien de 25 kilos affalé sur votre poitrine en train de vous lécher la frite après avoir renversé le bol de café brûlant, mais le poids du chien contrarie assez le mouvement. Surtout si en même temps le greffier, surpris par une activité soudaine alors qu’il s’amusait tranquillement en profite pour vous allonger un grand coup de griffe sur les arpions. Pas qu’il n’ait rien contre vos pieds, mais bon, y zavaient qu’à ne pas se trouver là au moment où sky fallait pas.

Putain de bordel de merde c’est quoi ce souk. Troll, dégage.

J’ai réussi à repousser le chien et à me lever, à loilpé et sur un pied. Une mare de café finissait d’imprégner les draps. Calamity était pliée de rire.

  • Et vous trouvez ça drôle vous.
  • Ben oui pourquoi ? Faut pas ? Ça m’apprendra à te porter le p’tit dej au paddock. Dites donc, cher monsieur, est-ce vraiment une tenue convenable pour recevoir une jeune fille pudique et réservée? En tout cas, ya pas à dire, tu tiens encore la forme pour ton âge, dit-elle en lorgnant d’un œil intéressé.

« Tu sais ce qu’il te dit mon âge ? » lui ai-je lancé en me dirigeant à cloche-pied vers la salle de bain.

Bon, l’avantage des salles de bains est qu’on y est relativement tranquille – à la seule condition d’être célibataire et sans enfants, et que le passage sous la douche permet généralement de résorber les tumescences intempestives. Pour le reste, il faut bien avouer que les possibilités d’y trouver de quoi s’habiller sont relativement réduites. J’ai donc drapé ma dignité, ou du moins ce qu’il m’en restait, dans la serviette et regagné la chambre. Calamity avait retiré les draps tachés et la machine à laver était déjà en route.

  • Ave Caesar, cafeturi te salutant.

J’ai grogné un truc indistinct et me suis juché sur un tabouret après avoir abrité ma pudeur sous un boxer.

  • Tiens, je t’ai refait du café. Entre maman et toi, ça fait la troisième cafetière que je prépare ce matin. Dis donc, tu t’es mis au régime ? T’avais pas un cul comme ça avant.
  • On ne t’a jamais dit que les jeunes filles n’étaient pas censées remarquer ce genre de choses ?
  • Mon œil. Vous les mecs passez votre temps à mater tout ce qui passe, alors, mes excuses monseigneur, mais je ne vais pas me gêner pour en faire autant.
  • Oui, ben pas touche, je suis ton père, alors bas les pattes et pose les yeux ailleurs. Va jouer avec ceux te ton âge.
  • J’me fais chier avec les gugusses de mon âge. Une fois qu’ils ont fini de s’exciter entre eux sur le dernier jeu vidéo à la con et de se vanter des filles qu’ils n’auront pas, il n’y a rien à en tirer. Si j’ose dire. T’aurais pas plutôt un de tes copains à me présenter, dans les 40-45 ans, un qui s’entretient, avec un p’tit cul des épaules larges et un larfeuille qui soit pas aussi plat que le l’encéphalogramme du teckel de Britney Spears ?
  • Tu ne veux pas que je joue les marieuses non plus ? T’as qu’à te démerder la Pustule, je ne suis pas là pour t’aider à assouvir ta libido dopée par un afflux d’œstrogènes pré pubère.
  • Tant pis, au moins j’aurai essayé. Des fois que t’aurais pas remarqué, tes vêtements sont sur la chaise.
  • Je suis encore capable de choisir mes fringues tout seul.
  • Gna gna gna. Allez bouge papy, on va à l’hosto.
  • Eh, j’aimerais bien qu’on me laisse choisir tout seul ce que je veux faire.
  • Non, là t’as pas le choix, tu te magnes et tu caltes, et si t’essayes de faire semblant de penser que t’as pas envie d’y aller, je te jure que je ne t’adresserai plus jamais la parole.

Marie s’était redressée, poings serrés, J’ai compris que je n’avais qu’un seul choix. Et encore, à condition de mettre les pouces tout de suite, elle ne me pardonnerait pas de tarder à capituler.

  • Eh, calmos la Pustule, je n’ai pas dit que je ne voulais pas y aller, c’est sur la forme que je proteste.
  • Oui, ben tu l’avais suffisamment tout à l’heure la forme. Alors maintenant que t’es en état de rentrer dans ton falzar, tu te sapes et on décolle.

À Part grommeler, et encore pas trop fort, je n’avais plus qu’à en passer par ses 4 volontés. Dix minutes après, elle s’installait dans la voiture, lunettes de soleil sur le pif.

  • Dis, on peut s’arrêter cinq minutes pour acheter des fleurs ?
  • Ah ben quand même, je me demandais si tu allais y penser. Tu me laisseras les choisir ?
  • Yeap, comme d’hab, tu décides, tu choisis, je paye.
  • C’est pour ça qu’on t’aime, tu ne savais pas ?
  • Je me posais la question, mais si tu le dis ça doit être vrai.
  • Connard.

Elle a prononcé le dernier mot d’une toute petite voix de petite fille et a posé la tête sur mon épaule. Il m’a fallu un moment pour réaliser qu’elle pleurait. Je me suis garé sur le côté et je l’ai serrée contre moi. Ne pleure pas petit chat, ça va aller, elle va s’en sortir, on va s’en sortir tous ensemble.

C’est quand nous sommes repartis que je me suis aperçu que j’avais pleuré aussi. Je me suis senti tout con. Ce qui m’a ramené à la normale vu que c’est la sensation que j’éprouve le plus souvent.

Largement plus souvent que de me sentir intelligent.

Ça ne vous fait pas ça à vous ?

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Les comptoirs de Thaïlande

mardi, avril 10th, 2012

D’un client, un beau jour, une jeune Thaïlandaise

Serveuse de son état, voulu faire l’addition.

Bondissant sur la caisse, la patronne, forte Landaise

De son corps fit rempart, cuisante humiliation

Moralité : C’est pas la Thaï qui compte.

 

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Ce soir, bébé est chez papa, maman peut voir ses copines.

mardi, avril 10th, 2012

Un, deux, trois, vous viendrez chez moi

Quatre, cinq, six, manger des saucisses

Sept, huit, neuf, et des côtes de bœuf

Dix, onze, douze, on boira du rouge.

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Qui a vu péter le loup ?

mardi, avril 10th, 2012

Un loup à roulettes

Qui roule et qui pète

Sur sa mobylette

S’en va faire la fête.

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Les prémisces d’un commencement.

samedi, avril 7th, 2012

Où l’on découvre les magnificences et l’équipage de la Maharanée du Hamsterisatan.

Ce qui fut dit fut fait.

Ainsi que les plénipotentiaires en avaient délibéré, il faut convenu que la Maharanée du Hamsterisatan serait reçue en visite officielle par Sa Roseur Épanouie, vénérée souveraine des marches du Sud. Il en était ainsi résulté par la survenue d’une circonstance inopinée qui avait interdit la séjour de la Maharanée en la province Aquitaine, où elle avait été requise à la demande pressante de Sieur Gascogne de la Sombre Lune et son acolyte, le Juge Ed du Magret, qui l’avaient humblement priée de venir arbitrer une vilaine querelle à propos d’oignons et d’échalotes qui menaçait de tourner au conflit armé.

Or donc, ainsi détournée de sa route par l’intervention de quelque divinité facétieuse, la Maharanée se mit en route pour le lointain royaume d’Aquapastis, qui vivait alors des jours heureux sous la férule de Sa Roseur immanente Cécil première.

Ce fut le quatrième jour du mois d’avril de l’an de grâce 2012 que, menant grand train, l’équipage de la Maharanée du Hamsterisatn entra en la bonne ville d’Aix-en-Provence, où elle fut reçue en grande pompe par la souveraine des lieux qui avait tenu à venir l’accueillir.

La Maharanée avait fait les choses avec magnificence. Sous les ors et les draperies de son équipage, elle reposait alanguie sur un lit de damas aux armes du 8° RPIMA, dont elle était la marraine et dont les parements et coussins étaient brodés de la célèbre devise  “Snoc Xua Trom”. La précédant pour éloigner la foule des badauds, ses licteurs portaient fièrement les faisceaux surmontés des armes de la maison Royale du Hamsterisatan, Parti  en 1  de gueules à neuf œufs sur le plat d’or, posés 3, 3, 3  ; et en 2  d’hermine qui est de Bretagne ; surmonté de la couronne royale du Hamsterisatan reposant sur le bandeau où s’étalait la fière devise “Un bisou, une tape sur les fesses, et au lit”.

Se faisant moult révérences, politesses et embrassades, les deux souveraines prirent place dans le carrosse royal et, saluant gracieusement la foule de la main, s’éloignèrent sous les vivats. On raconte à ce propos que Sa Roseur Sans Pareille, se penchant à l’oreille de la Maharanée, lui susurra en confidence “Fais-y pas attention, ils sont un peu fadolis dans le quartier. Si t’as besoin de te décontracter le sensoriel, je te ferai venir des chip-en-dales. C’est pas qu’ils soient mieux équipés du ciboulot, mais au moins ya du calibre sérieux, et comme ils font les trois-huit, t’as pas le temps de refroidir. Et sinon, c’est sympa d’être à l’heure, mais moi j’ai la dalle, on va grailler chez l’habitant, ça te dit ?”

Et c’est ainsi que devisant avec charme et esprit, les deux souveraines prirent la route de la marée. Mais ceci est une autre histoire.

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Chapitre V – The trick is to keep breathing

mardi, avril 3rd, 2012

Rappel : le principe des textes classés dans la catégorie Garbage collector veut que chaque texte soit inspiré par une chanson, l’ensemble des textes devant former un tout cohérent. Dans ma mesure du possible, la chanson est incluse en fin de texte. N’oubliez donc pas de commencer par le chapitre I au risque de ne pas tout comprendre.

C’est à cette heure-là qu’on rentre ?

Troll n’a fait ni une ni deux et s’est précipité sur la Pustule histoire de lui faire la fête.

  • Et bien, au moins il y en a un qui est content de me voir.
  • Qu’est-ce que tu fais là ? T’es pas censée être couchée ?
  • Fait chaud, j’avais besoin de prendre l’air.
  • Et ta mère, elle sait que t’es là ?
  • T’as qu’à croire. Elle est dans un état qu’elle s’en fout royal de savoir ousque j’suis.
  • Elle s’est encore pris une murgée ?
  • Et une sévère.
  • Bon, je suppose qu’il faut que j’y aille ?
  • Non, laisse tomber, je l’ai dessapée. Elle est sur le canapé, à part tomber, elle ne risque rien. Et encore, j’y ai mis les coussins par terre au cazou. Et toi mon Troll, fais voir ta patte.

Bien entendu, l’autre truffe s’est empressé de se rouler sur le dos pour présenter sa patte blessée. Calamity Marie s’est penchée pour examiner le malade. Calamity c’est ma fille à moi, c’est tout ce qui me reste d’une vie d’avant. Ce n’est pas rare que je la trouve devant ma porte. Ou dedans vu qu’elle a la clef, quoiqu’elle hésite « pour pas déranger ».

  • C’est son boulot encore ?
  • Qu’elle dit. M’enfin t’admettras qu’il ne faut pas faire dans les RH si qu’on supporte pas les plans sociaux.
  • Si on ne supporte pas.
  • Ya des fois que t’es aussi chiant que maman.
  • C’est ce qui fait mon charme la Pustule.
  • M’appelle pas comme ça.
  • Je t’appelle comme je veux, je suis ton père.

C’est là qu’elle s’est jeté sur moi et à commencé à me marteler la poitrine, moitié riante, moitié furieuse.

  • Ben si tu continues, t’as intérêt à te souvenir du numéro de SOS Papas battus à cause que tu vas en avoir besoin.
  • Stop, pitié, je me rends, grâce.
  • D’accord, mais je veux le dernier Twilight.
  • Encore ! Mais ils en sortent toutes les semaines de ces bouquins ? T’en as pas marre, tu ne voudrais pas lire quelque chose d’intelligent pour une fois ?
  • Lire quoi ? D’abord pour me faire chier j’ai le collège. Ensuite, lire quoi, tes discours à la gomme pour l’autre naze ?
  • Confonds pas tout, ça ce n’est pas de la littérature, c’est juste pour bouffer. Et puis je vais arrêter.
  • Fais-moi pas rire, ça fait trop longtemps que je t’entends dire que tu vas arrêter de bosser pour ce gland.
  • On ne dit pas ce gland, on dit Monsieur le Président.
  • Et qu’est ce que tu veux que ça me foute ? C’est un gros naze.
  • Mais qui paye bien.
  • D’toutes façons t’avais dit que t’arrêterais quand il serait élu. Pis que t’arrêterais quand il serait réélu. Et maintenant ça sera pour quand ?
  • Non, ce coup-ci c’est décidé. Demain je lui donne ma démission.
  • Je parie que tu ne le feras pas.
  • Tu verras bien.
  • Et Katia, elle en dit quoi ?
  • Elle n’en dit pas grand-chose, pour plusieurs raisons. Primo elle n’est pas au courant, secundo, même si elle était au courant elle s’en ficherait pas mal vu qu’elle a décidé de partir, et tertio, même si elle ne s’en fichait pas, elle ne risquerait pas d’en penser quoi que ce soit vu qu’elle a eu un accident en voiture avec son nouveau mec et qu’elle n’a pas repris connaissance.
  • Pfiou, ben tu fais les choses en grand. Un vrai vaudeville. Sauf que je ne t’aurais pas imaginé dans le rôle du cocu.
  • Merci c’est réconfortant d’entendre ça.
  • Alors c’est pour ça que j’arrivais pas à t’avoir au téléphone ce soir ? Tout le monde a dû t’appeler.
  • Ouaip, un vrai régal.
  • Et comme tu n’aimes pas répéter plusieurs fois la même chose, tu leur as raconté une histoire différente à chaque fois. Je te connais comme si je t’avais fait.
  • C’est un peu l’inverse, bien que ta mère y soit aussi pour quelque chose, mais oui. Sauf que j’ai quand même raconté la vérité à Marianne.
  • Et tu t’es arrangé pour ne pas être cru.
  • Pile-poil.
  • T’es vraiment pas normal. Mais je t’aime.
  • Moi aussi je t’aime Pustule.
  • T’as été la voir ?
  • Non. Je ne sais pas si je dois. En théorie nous ne sommes plus ensemble depuis ce matin.
  • T’es vraiment la reine des pommes. Tu ne vois pas qu’elle n’a que toi ?
  • Dis donc, je croyais que tu n’aimais pas Katia.
  • Ça n’a rien à voir avec le fait que je l’aime ou pas. D’abord t’es toujours marié avec. Ensuite, faut bien qu’on se serre les coudes nous les femmes.
  • Vous les femmes ? Faut te calmer un peu la Pustule, c’est pas par ce que t’as deux piqûres de moustique sur le torse que ça fait de toi une femme.
  • Ah bon, et on fait comment, tu peux m’expliquer papa ? Je suis sur que tu vas m’apprendre plein de choses, alors explique-moi comment qu’on devient une femme.

Ce qui est bien avec les gosses c’est qu’on ne sait jamais quand on va se faire avoir. Reste la certitude qu’à un moment ou à un autre, on va se faire avoir. C’est rassurant de savoir qu’il y a des invariables dans la vie.

  • Hein, explique-moi papa. Ou si tu ne sais pas, je peux peut-être t’expliquer moi.
  • Ça va, ne la ramène pas, tu veux. Allez, caltez volaille, tu devrais déjà être au lit, il y a école demain.
  • Oui père, bien père, je suis à vos ordres. C’est récent qu’on ait inventé l’école le dimanche ?

Et allez, mieux vaut jeter la cognée après deux manches à zéro. Ou faire semblant de ne pas relever.

  • Allez file la Pustule. Et prends soin de toi.
  • Oui P’pa. Je peux garder Troll pour ce soir ?
  • Et qui va s’occuper de lui demain ?
  • Demain c’est dimanche, la fête à ma tante. Je te le ramènerai ton clebs va, te bile pas.
  • C’est d’accord, mais sois gentille de ne pas me tirer du lit aux aurores.
  • Oui père, il en sera fait suivant vos désirs.

J’ai quand même eu droit à deux bises. J’ai même cru voir un éclair de tendresse. Ou d’inquiétude. Du coup je me suis senti vieux.

En remontant, je me suis aperçu que j’étais vanné. J’ai juste eu le temps de me déshabiller et de me mettre au lit. Putain de journée.

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Sachons rester fermes sur les principes

dimanche, avril 1st, 2012
  • Mais c’est pas possible, tu peux m’expliquer pourquoi tu ne m’as pas prévenu que tu avais une mycose ?
  • Mais t’es con ou quoi ? Chez moi, jamais on les donne les coins à champignons.
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