Archive for juin, 2012

Dans la rue de mon cœur

vendredi, juin 22nd, 2012

Il faut le tuer

Tuer ce corbeau hantant

Hantant mes doux esprits

Doux esprits romantiques

Romatiques comme la grêle

Grêle luisante dans cette rue

Rue sombre de mon coeur

Coeur d’un couple amoureux

Amoureux de la vie

Vie si heureuse

Nous aimant

Nous haïssant

Nous trahissant

Nous prometant

Et nous offrant

Ce poême.

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L’interfromagère

dimanche, juin 17th, 2012

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais on se fait quand même un peu chier dans les manifs. Et marcher en chantant, ça ouvre l’appétit. Sans oublier les braves policiers des SDIG qui s’ennuient à cent sous de l’heure en entendant les mêmes chansons que lors des 397 manifs précédentes.

Il était donc plus que temps de moderniser un peu les chants traditionnels afin de leur donner un côté plus roboratif.

Voici donc l’ébauche d’une version moderne de l’Internationale, qu’Eugène Potier n’aurait sans doute pas désapprouvée.

Debout ! Leerdamer et Gruyère
Debout ! Rigotte de Pélussin
La Raclette fond, levons nos verres :
C’est l’éruption de la faim.
Du dessert faisons table rase
Fourme d’Ambert, debout ! debout !
Le repas va changer de base :
Nous avons faim, mangeons tout !

Refrain
C’est la lutte, Gougère
Groupons nous et demain
L’Interfromagère
Calmera notre faim.

Il n’est pas de Munsters suprêmes :
Ni dieu, ni caprice, ni Autun,
Producteurs, mangeons tout nous-mêmes !
Décrétons le Salers commun !
Pour que le Camenbert démoule,
Que l’Epoisse s’affine à l’armagnac
De Lille, chérissons la Boule,
Au Chavroux, sortons le Cognac !

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Troisième mi-temps.

mercredi, juin 13th, 2012

Il s’agit ici d’un texte à contrainte. Les mots à utiliser, dus à @cecileroriguez étaient décapsuler – soleil – bisounours – pépinière et RCT. Pour toute réclamation, prière de vous adresser à elle.


« Longtemps, je me suis touchée deux bonnes heures ». Poussant un soupir à mi-chemin entre l’exaspération et la lassitude, Céline reposa le manuscrit sur le banc après avoir annoté en rouge sur la première page « Sapho au pays des Bisounours. Envoyer au rewriting ». Souvent, elle se disait que son passé de prof de lettres la poursuivrait jusqu’à la tombe.

Cette idée la fit sourire. Elle se demanda si ses anciens élèves savaient qu’à présent elle dirigeait une petite maison d’édition spécialisée dans les romans à l’eau de rose pour lesbiennes, et si oui, quelle pouvait bien être leur réaction, puis décida qu’elle s’en fichait.

Sur le terrain, le match était arrêté. L’arbitre désigna les poteaux.

La demi d’ouverture courut chercher le tee sur le bord du terrain. Ici, ce n’était ni le stade, ni le RCT où une maquette radio commandée apportait l’accessoire. De toute façon, vu l’état du terrain, l’engin aurait bien été incapable d’arriver à bon port sans se renverser. Regardant revenir la joueuse, Céline ressentit une bouffée d’émotion l’envahir, ce n’était pas qu’une demi, c’était sa demi, sa moitié. D’ailleurs, si ça n’avait été pour elle, jamais elle ne serait venue s’asseoir en plein soleil sur un banc d’une propreté douteuse au bord d’un terrain miteux gentiment mis à disposition des féminines par l’équipe première, et qu’il fallait partager avec le centre de formation, la pépinière des futures vedettes. Les petits cons avaient arrêté de les prendre de haut le jour où les filles leur avaient passé 40 points et 5 essais. Faut bien dire aussi que le jeune mâle ne sait plus faire un plaquage haut quand il se retrouve face à une paire de seins, alors que les filles, elles, n’hésitent pas à découper un première ligne qui se trouve malencontreusement placé sur leur trajet.

La demi s’élança. Le ballon fila dans les airs en direction des poteaux, mais une saute de vent le fit dévier au dernier moment. L’arbitre siffla, le match était perdu.

Carole accourut, luisante de transpiration.

  • Tu es repoussante, ma chérie.
  • J’espère que tu as pris de quoi décapsuler une bouteille, je meurs de soif.
  • Non, mais j’ai mieux à te proposer, dit Céline, détachant la crinière de Carole.

Elle posa ses lèvres sur celles de Carole, et l’embrassa longuement.

  • Viens, on rentre, j’ai trop envie.
  • File prendre ta douche, il est hors de question que tu montes dans ma voiture dans cet état.
  • Méchante.
  • Allez, file, plus vite tu auras fini, plus vite on sera à la maison.

Carole partit en courant, ses cheveux défaits au vent.

Céline regardait les fesses de Carole. Cette petite, comme on dit chez moi, quand elle marche, elle a le cul qui chante, et ce n’est pas une chanson triste. Elle ramassa ses affaires, jeta le manuscrit quelque part dans son immense sac, rajusta ses lunettes de soleil et se dirigea vers la voiture. La troisième mi-temps s’annonçait bien, autant éviter de perdre plus de temps.

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